Religion, foi et conscience

"L'homme est avant tout un être spirituel. L'incarnation de l'esprit est nécessaire à son évolution car il lui faut acquérir par lui-même les clés de sa libération. Ceci en étant confronté à la souffrance qui l'oblige à l'introspection, moyen de dépasser cette souffrance.
L'esprit appréhende sa réalité à travers la conscience. Et tout un chacun bénéficie d'une conscience, qu'il croit en quelque chose ou non, on ne peut pas le nier.
Voilà pourquoi religion et foi ne sont pas une nécessité intrinsèque à la vie spirituelle. La conscience suffit.
Cependant la foi est une aide précieuse dans la mesure ou elle aide, entre autres, à la compréhension des choses et à la confiance en soi. C'est un soutien irremplaçable.
(...) si tu connaissais ce sentiment de foi, tu ne te poserais pas la question de sa définition. Car la foi est une chose vivante qui dépasse le cadre des mots et des systèmes de croyances. Elle est indéfinissable puisqu'elle atteint l'être dans ce qu'il a de plus profond : une part de lui-même ou les mots sont vains et n'ont pas de sens.
Il me semble évident que l'on parle ici de foi spirituelle et non pas de la foi absolue que l'on peut avoir sur la disponibilité de notre meilleur pote par exemple...
L'important n'est pas donc d'avoir la foi "en quelque chose". Mais plutôt de trouver ce "quelque chose" qui nous apportera la foi."

Legnoch, Inchalife.canalblog.com, 2004

Voici une nouvelle synthèse particulièrement brillante et pleine de bon sens que nous fait partager Legnoch. Un énorme merci à lui pour tant de perspicacité et pour la bonne idée qu'il a eu de tomber sur Inchalife par une nuit de réveillon. Inchallah !!!

Comments

[legnoch]

Je crois qu'aucune personne s'intéressant sérieusement au sujet qui nous préoccupe, ne parlera d'argent comptant, de fatalité et de décisions venues d'en haut.
Pour ma part, j'ai fait un commentaire (plus haut sur le même post) croyant éclaircir cette idée. Idée qui, comme je le disais, provient plus de "la masse" que d'une véritable reflexion spirituelle.

[véronique]

Oui Jahz bien sûr, qui sommes-nous pour juger, en effet ? Mais nous sommes des hommes (enfin pas moi, hein ! :-) et nous avons tous notre libre arbitre. Et c'est justement ce libre arbitre qui nous pousse à accepter ou non, à croire ou non. Je trouve pour ma part difficile d'accepter pour argent comptant tout ce qui peut arriver comme une fatalité, difficile de me dire que nous ne pourrons jamais rien y faire parce que les décisions viennent d'"en haut". Je refuse de m'assoupir derrière une omniprésente présence (oups, joli...) en me disant que de toute façon je n'y peux rien.
Je veux continuer à croire que je peux faire quelque chose, que l'on peut tous faire quelque chose pour un "monde meilleur", que l'homme est avant tout ce qu'il se fait et est à mon sens entièrement responsable de chacun de ses actes...

Merci à vous deux !

[Jahz]

Très bon débat que le votre chers amis. Je rejoint Legnoch sur plusieurs points, notamment ce dernier au sujet de la prétendue injustice de Dieu et comme Legnoch, je trouve difficile d'argumenter cette idée.
Les choses paraissent parfois tellement abominables (actuellement en Asie par exemple) qu'il est, d'une part, difficile de ne pas tomber dans le quasi "culturel" état plaintif et d'autre part, de ne pas passer pour un monstre sans coeur.
La chose la plus importante pour moi est la notion suivante : Nous ne connaissons jamais tous les paramètres d'un fait, à quelque échelle que ce soit (individuel ou collectif). Dans ce sens là, qui sommes-nous pour oser juger (car il s'agit bien de jugement) un fait comme étant négatif (ou positif) sans en connaître tous les fondements. Les faits, par définition, sont neutres et l'être humain, par manque d'humilité (puisqu'il n'en connaît pas tout les tenants et aboutissants) se permet de les juger bons ou mauvais, positifs ou négatifs.
Merci à vous deux pour ce débat passionnants.

Inchallah !!!

[véronique]

Oui bien sûr Legnoch je saisis l'idée générale, j'ai juste un peu de mal à y adhérer...
En même temps je n'ai aucun problème avec les remises en question alors je ne suis pas à l'abri d'un changement d'opinion ! :-)

Je n'ai pas beaucoup de temps pour bloguer en ce moment dans la journée, mais je reviendrai lire cette note et notre débat, il m'intéresse vraiment. En tout cas merci de tes réponses et du temps que tu y consacres !

Bizzz à toi

[legnoch]

Véro (tu permets que je t'appelle Véro ?), pour répondre à ton premier paragraphe, je dirais que la mort des gens que l'on aime ou de milliers de personnes, de manière nous semblant arbitraire(dans les cataclysmes ou les guerres par exemple), fait partie des choses les plus difficiles à accepter. Car elle nous oblige à mettre de côté notre promptitude toute humaine au jugement.
On prétend que les voies de Dieu sont impénétrables... Ce n'est pas pour rien.
Ce qui peut paraitre injuste aux yeux de tous peut être d'un grand secours pour certains ou pour le reste de l'humanité.
Je le répète : cette idée n'est pas évidente à argumenter.
Prenons des exemples :
-Si des parents doivent vivre la mort de leur enfant par exemple et que par la suite, ils fondent une association pour sauver un maximum d'enfants morts pour la même raison...
-Si un enfant doit perdre un de ses parents et que celui-ci, après sa mort, lui fait parvenir une preuve (aussi subjective soit-elle) de sa survivance... (des évènements comme celui-ci, il en existe des milliers à travers le monde !!)...
-Si des populations entières disparaissent à cause d'une guerre mais qu'après cela, le mot d'ordre de l'humanité est : "Plus jamais ça"...
Bref, vois comment une douleur, aussi grande soit-elle, peut se transformer en un "bonheur" pour des milliers d'autres.
Soit, tous ceux qui ont des proches décédés (pour reprendre un exemple) ne reçoivent pas de messages de l'au-delà ; mais laissons leur ce qu'ils ont à apprendre de leurs épreuves. Cela ne concerne pas forcement le reste de la planète.
...
Saisis-tu l'idée générale ?
Bizz !!