"moi" et action

"L'homme du Tao n'a pas de "moi" ; il ne peut se sentir coupable d'agir mal ! Agir sans aucune notion de "moi", c'est être libre de tout jugement de valeur."

Tsai Chih Chung, ZEN Le livre, Carthame éditions, Fillinges, 1992.

Comments

[véronique]

En effet Jahz, j'ai dérivé du concept bien-mal vers la représentation du mal telle qu'on l'entend juridiquement parlant, excuse-moi c'étit hors sujet.
Le jugement de valeur dont il s'agit ici est en fait celui qui régit le "moi meilleur que toi" ou vice versa, n'est-ce pas ?
Alors si c'est ça, en effet oui ; ne pas en avoir est une grande liberté.

[Jahz]

Cela rejoint ta discussion de début janvier avec Legnoch sur "divers auteurs/religion, foi et conscience" dans les cinq derniers commentaires. Je pense que cette discussion résume bien ma pensée sur ce sujet.

http://inchalife.canalblog.com/archives/2004/12/30/238105.html

Ceci dit, je dois préciser que la citation de départ parle d'un "homme du Tao" et non de quelque sociopathe que ce soit.

Inchallah !!!

[véronique]

Oui, je suis d'accord, pour certaines des actions. Mais pas en totalité ! L'action de supprimer la vie de quelqu'un, comme ça, ou de violer, ou de voler, bref la liste est longue, ne peut en aucun cas être séparée de tout jugement, ne peut être considée soit bien soit mal selon l'angle envisagé. Et quand je parlais de sociopathie, c'est précisément cela, un sociopathe ne connait pas la différence (contrairement je crois au psychopathe, qui la connait très bien et s'en fiche voire s'en amuse). Je reste persuadée qu'il existe pour certaines actions un jugement de valeur bien ou mal... Sinon c'est le chaos !!

[Jahz]

;o) Le bien et le mal n'existent pas, c'est l'humain (plus précisément l'ego) et son angle de vue subjectif sur une chose qui donne à ce dernier l'impression d'avoir le droit de considérer cette chose positivement ou négativement. Comment peut-on juger un fait qui par définition est neutre et dont on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants ?
Rappelle-toi de l'histoire du paysan et du cheval :
Un paysan reçoit un magnifique cheval blanc pour son fils de la part d'un riche seigneur. Son voisin vient le voir et lui dit : "Quelle chance d'avoir reçu ce cheval, ce n'est pas à moi qu'on offrira un jour un tel présent !". "Je ne sais pas ce qui est une bonne ou une mauvaise chose !" répondit le paysan. Trois jours plus tard, le fils du paysan tombe de cheval et se brise la jambe. (A cette époque et en ces lieux, les soins ne permettaient pas de réparer la jambe du garçon) Le voisin revient et dit au paysan : "Ah oui tu avais raison, celui qui t'a offert ce cheval te voulais certainement du mal. Quel grand malheur, maintenant ton fils est estropié à vie." "Je ne sais pas ce qui est une bonne et une mauvaise chose !" répondit le paysan. Le temps passe, jusqu'au jour ou la guerre éclate. Tous les jeunes hommes du village sont mobilisés. Tous, sauf bien entendu, l'estropié, le fils du paysan. "Quelle chance as-tu ! Tous nos enfants partent pour la guerre et ne reviendront peut-être pas mais le tien reste auprès de toi." "Je ne sais pas ...
Nous pouvons, d'autre part, faire un lien avec la discussion du poste précèdent... L'homme du Tao n'est pas un pervers, il est un sage libéré l'homme du Tao étant libre, il est donc également constructif au possible et son action est désintéressée. Et être désintéressé dans l'action permet de ne pas juger cette dernière. Elle est ; et c'est tout ce qu'elle est.

Inchallah !!!

[véronique]

Mais n'est-ce pas ainsi que l'on devient sociopathe ? Car ne pas avoir de jugement de valeur, n'est-ce pas ne pas faire de différence entre le bien et le mal ?